Comme prévu, le projet de loi sur les hydrocarbures a été adopté, hier, à une large majorité par l'APN. La loi de Chakib Khelil est passée sans peine à la chambre basse en dépit d'une résistance « farouche » des députés du Parti des travailleurs (PT). Les élus d'El Islah s'en sont abstenus, alors que les autres députés, notamment ceux des partis de l'Alliance présidentielle (FLN, RND et MSP), ont approuvé le nouveau projet de loi. Aucun amendement n'a été apporté au texte initial soumis à débat. La commission économique de l'APN a rejeté les 83 propositions d'amendement formulées en majorité par le PT. En fait, 79 amendements sur les 83 ont été proposés par la formation de Louisa Hanoune, qui n'a pas réussi à convaincre les autres formations siégeant à l'hémicycle de Zighout Youcef à adopter ces propositions. Les appréhensions relevées par le PT portent particulièrement sur la privatisation de Sonatrach et sa capacité d'affronter la concurrence des multinationales, la perte de la souveraineté nationale sur les richesses minières et les privilèges accordés par cette loi aux firmes étrangères concernant le transport de l'énergie par pipelines. A sa sortie de l'hémicycle, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, s'est montré satisfait après l'adoption de la loi. « Je pense qu'on vient de franchir une étape assez importante. C'est une loi qui entre dans le cadre du programme du gouvernement. Cela fait longtemps qu'on travaille sur cette loi. Elle a été bien expliquée », a-t-il déclaré aux journalistes. Pour lui, cette loi ne fait que définir le rôle de l'Etat. Rôle qui, selon lui, se limite à la régulation des activités et au contrôle des activités commerciales et industrielles des entreprises publiques et étrangères. Sur sa lancée, le ministre a affirmé : « Cette loi permettra à l'Algérie d'avoir beaucoup plus de capitaux et de créer d'autres postes d'emploi ainsi que l'augmentation des revenus de l'Etat. » Elle aura, selon lui, un impact positif sur le secteur par l'augmentation des investissements liés aux hydrocarbures en aval. « C'est une loi qui permettra aussi d'autres investissements dans le secteur, en général, et dans les industries du raffinage, en particulier, la pétrochimie, l'aluminium et les engrais », a-t-il souligné. « Elle permettra la croissance économique de l'Algérie », a-t-il ajouté. S'agissant de la privatisation de Sonatrach, Chakib Khelil a réaffirmé ce qu'il avait déjà déclaré, avant-hier, lors de sa réponse aux députés : « Il n'y a aucune privatisation. » « Il n'y a pas eu de privatisation il y a quinze ans ; il n'y en aura pas aujourd'hui. C'est une rumeur qui a rebondi ces dernières années », a-t-il martelé. Pour rappel, cette loi a été proposée en 2002, puis remise au placard suite à une controverse et une vive opposition, notamment de l'UGTA. Une mobilisation grandiose a eu lieu le 24 février 2002 à la Maison du peuple (Alger) afin d'exprimer le rejet de ce projet par les travailleurs.